La Halha

      line-up
    * Baptiste Labenne: chant, guitare
    * Adrian Gilles: batterie, chant
    * Luca Quitadamo: guitare
    * Pierre Delaporte: boha, accordéon, chant
    * Florent Gilles-Waters: basse
    * Ayla Bona: flabuta, vielle à roue, chant

      tracklist
    01. Lo pèla pòrc
    02. Novempopulania
    03. Suu camin estelat
    04. Xivalièr de Sentralha
    05. Rei de Suèda (Sveriges Kung)
    06. La Sicolana
    07. Abelion
    08. Un darrèr còp
    09. Libertat
    10. Milharis

"La Halha"

Sorti le 27 Mai 2020 chez Brennus Music

Site Officiel: www.boissondivine.com
Facebook: www.facebook.com/boissondivine.officiel


      Voilà maintenant quatre longues années que nous attendions le retour de Boisson Divine dans un studio pour accoucher du successeur de Volentat, c'est à présent chose faite avec ce troisième album. Nous avons déjà eu plusieurs fois le plaisir de constater que la bonne humeur ressentie dans leurs compositions était tout aussi palpable sur scène, notamment à Vallet en Novembre 2018 où la boisson fut en effet particulièrement divine, et par deux fois s'il vous plait [je vous invite à lire mon report à ce sujet pour comprendre]! Sans se reposer sur ses acquis, la formation gasconne a décidé de passer à la vitesse supérieure en continuant de creuser dans ses principales influences musicales pour nous offrir un disque encore plus riche et festif, à savoir le heavy metal et la musique folklorique traditionnelle de chez eux.

      Pour la musique traditionnelle, l'introduction à "Lo pèla pòrc" se charge d'entrée de jeu de nous rappeler à quel point leurs origines culturelles ressemblent à celles de nos ancêtres celtes, à grand renfort d'instruments à vent et à cordes d'antan comme ce Boha (sorte de cornemuse) qui de fait ouvre la danse. Et juste après cela, nous avons la rythmique qui s'emballe et les guitares venant apporter leur dose d'abrasivité dans un ensemble toujours focalisé sur la Fiesta Pagana (allez, petit référence non anodine à Mägo de Oz au passage, c'est pour moi!). C'est bon, nous sommes immédiatement et sans aucune difficulté transportés à la fête du village en tant qu’invités d'honneur, comme à la belle époque!
      La petite ritournelle de "Novempopulania" se rapproche plus de l'ambiance des précédents albums, et on pourrait croire à son introduction acoustique que "Suu camin estelat" va suivre le même chemin, n'est-ce pas? C'était un piège les amis, puisqu'ici on part carrément sur un speed metal à la Edguy au cours duquel Baptiste Labenne nous épatera par ses capacités à pousser dans les aigus façon Tobi Sammet (le coffre en moins toutefois)! C'est à ce moment-là qu'on peut confirmer pour de bon la tendance de ce troisième à mettre l'accent sur la facette heavy du combo, au delà de guitares plus tranchantes dans le mixage comme nous avions déjà pu le remarquer. En tant que parfait single, "Xivalièr de Sentralha" se montre quant à lui plus classique dans sa démarche, avant que le premier gros morceau de la tracklist incarné par "Rei de Suèda" ne ralentisse le tempo, nous remettant étrangement le nom d'un certain combo espagnol en tête (oh la la, quelle coïncidence étonnante!). "La Sicolana" prendra l'exemple de "Suu camin estelat" avec un tempo moins emporté, tout comme "Abelion" et ses cavalcades à la grosse caisse juste avant la petite ballade acoustique "Un darrèr còp" en guise d'interlude reposant. Décidément, en entendant cette fin d'album mouvementée annoncée par "Libertat", on se demande vraiment ce que réserve le titre-fleuve [plus de dix minutes] qui le clôture, à l'image encore une fois des album-concepts de metal symphonique qui se plaisent à terminer leur histoire par une dernière grande épopée.
      "Milharis" prépare donc le terrain avec une petite mélodie au violon, vite rattrapé par le combo guitare/basse/batterie qui pose les bases du couplet. Mais si vous connaissez la chanson, vous savez qu'il y a souvent plusieurs parties dans ce genre de morceau, et le premier pont intervient à 2'05 pour une petite pause tranquille avant le retour du doublé couplet-refrain. Le côté épique de ce genre de pièce se ressent bien dans les arrangements et les choeurs, et bien entendu le tant attendu solo de guitare à 3'30 qui commence calme pour mieux se déchainer! Un autre doublé couplet-refrain, puis nouveau pont allégé à 5'56 laissant entrevoir un final instrumental nous amenant tranquillement vers les douces dernières notes de guitare. The End.

      J'ai l'impression qu'avec ce léger durcissement des guitares, ces accélérations aussi soudaines que judicieuses et cette fin en chevauchée fantastique vers la gloire, Boisson Divine a cherché à gagner plusieurs points en “epicness” qu'on leur accorde sans problème. L'ensemble reste toujours aussi festif (oui c'est un terme qui revient souvent) que par le passé, mais ajoute une nouvelle corde à… Cette expression est stupide: un arc n'a qu'une corde, ne devrait-on pas plutôt dire « une nouvelle flèche à leur carquois »? Mais je digresse!... Pour en revenir au sujet, cela les dote donc d'un visage heavy metal bien plus affirmé. Les prises de risque sont perceptibles dans ce troisième opus, et pour ma part chaque tentative d'ajouter un ingrédient nouveau à la formule est un essai réussi. Au lieu de stagner, Boisson Divine a choisi d'évoluer avec clarté, saluons-les en bien bas!

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