Enradigats

    note   16/20

      line-up
    * Baptiste LABENNE: chant, guitare,
            basse et instruments traditionnels
    * Adrian GILLES: chant et batterie

      tracklist
    01. Que Me’n Tornarèi -3’06
    02. Terre d’Attache -2’59
    03. Lo Cant deu Pastor -3’56
    04. Vendanges -4’06
    05. Rondèu -2’47
    06. Qué de Melhor -3’23
    07. Troisième Mi-Temps -3’09
    08. Hilhòta de delà l’Aiga -2’07
    09. Cama Crusa -8’02

"Enradigats"

Sorti le 29 Mai 2013 chez Adreit/Brennus Music

Site Officiel: www.boissondivine.com
Facebook: www.facebook.com/boissondivine.officiel


      Le concept est loin d'être nouveau, et pourtant... On ne peut s'empêcher de se dire, en écoutant Boisson Divine, que la recette a déjà été utilisée maintes fois par de nombreux groupes scandinaves, germaniques ou même français, mais que cette fois c'est différent. Ils ne sont qu'une paire de musiciens occitans derrière ce projet farfelu monté en 2005 à Riscle dans le Gers, mais leur région regorgeant de folklore par tous les pores, ils n'ont pas eu besoin d'aller chercher bien loin leur inspiration: les fêtes culturelles, le rugby, la bombance, la condition paysanne dans les terres, et les légendes locales bien sûr, tout étant bon pour écrire des chansons dansantes et énergiques!

      De nombreuses références musicales se rappellent à nos bons souvenirs pendant ce voyage à travers les époques: on pense surtout à Stille Volke dans le procédé d'utilisation d'instruments issus du patrimoine comme flûte, bombarde, vielle à roue et tout ce qui s'en suit. Ces derniers sont également déjà passé du coté obscure du metal avec leur album Malombra [sous le nom Hantaoma] mais ils étaient loin d'être aussi percutants et fédérateurs que l'est le duo gascon. Ils chantent d'ailleurs autant en français que dans leur langue régionale leurs hymnes à la fête et diverses odes à leurs origines, sur un tempo endiablé terriblement entrainant, à l'image des finlandais de Korpiklaani entre autre le chant écorché en moins. Puisque nous évoquons les voix, le registre utilisé est également inspiré des chants traditionnels entonnés pendant les moments de liesse d'antan: voix rondes et fortes, presque lyriques, appelant à reprendre leurs paroles en chœurs. Seule exception au rythme effréné soutenu sans relâche le long des huit premiers morceaux, le titre de clôture joué en retenue comme s'il traitait d'un sujet plus grave.
      Le duo se revendique aussi de la scène heavy metal originelle, peuplée de groupes encore vaillants, particulièrement nos voisins d'Outre Manche. C'est chez Iron Maiden ou Saxon qu'ils vont chercher la flamme pour écrire les riffs, car en parallèle aux sonorités folkloriques fondatrices a été posée une bonne base metal portée par l'indémodable trio guitare/basse/batterie. Le mariage entre ces deux mondes ayant déjà maintes fois fait ses preuves, inutile de vous faire un croquis pour vous expliquer à quel point ça le fait grave une fois de plus, et mieux encore!

      Tout cela respire la sincérité et le vécu, comme si les deux membres de Boisson Divine ne faisait que narrer leur propre vie, ainsi que celle de leurs ancêtres sur ces terres qu'ils aiment tant. Leurs compositions semblent couler comme l'eau d'une source, sans se soucier des modes ou des contraintes médiatiques, même si dans leur cas ils sont plutôt bien tombés! Le metal folklorique est en effet sur une pente ascendante depuis quelques années, et le succès de formations comme Finntroll, Eluveitie ou dans un genre plus punk Dropkick Murphys (influences revendiquées par le groupe) montre bien la santé de fer propre à cette scène actuellement. Cet album ne fera qu’ajouter une solide pierre à un édifice apparemment inébranlable.

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