At The Edge of Time

    note   18/20

      line-up
    * Hansi Kürsch - Chant
    * André Olbrich - Guitares
    * Marcus Siepen - Guitares
    * Frederik Ehmke - Batterie
    * Oliver Holzwarth - Basse

      tracklist
    01. Sacred Worlds
    02. Tanelorn (Into the Void)
    03. Road of No Release
    04. Ride Into Obsession
    05. Curse My Name
    06. Valkyries
    07. Control the Divine
    08. War of the Thrones (Piano)
    09. A Voice in the Dark
    10. Wheel of Time

"At The Edge of Time"

Sorti le 30 Juillet 2010 chez Nuclear Blast

Site Officiel: www.blind-guardian.com
Facebook: www.facebook.com/blindguardian


      Attendu comme le Messie par les fans des Bardes (dont je fais partie, inutile de se le cacher), le nouvel album de BLIND GUARDIAN s'annonce comme une des sorties majeures de cette année 2010. Et ceci, nous pouvons l'affirmer avant même la sortie de l'album. En effet, nous parlons d'une des figures de proue du power metal à l'allemande, un groupe en activité depuis plus de 25 ans (si on compte leur première incarnation sous le nom de Lucifer's Heritage) et tête d'affiche à Wacken en 2007. Et une chose est certaine, c'est que la formation a décidé de mettre le paquet sur la promotion de ce nouvel opus, en témoignent les divers studio-reports postés sur la Toile, à grands coups de « Nous avons tel guest, tel guest, et aussi un chœur, et des danseurs de claquettes... » (sans blaguer, pour les claquettes). Du coup, certes j'ai été très heureux de pouvoir écouter la galette avant tout le monde, mais je me dis que j'ai une certaine pression à chroniquer cet album. Pas évident en effet de rester objectif.

      L'auditeur, pour peu qu'il ait suivi l'actualité récente du groupe, ne sera pas dépaysé à l'écoute de l'opener « Sacred Worlds » qui est une version améliorée du titre « Sacred » tirée du jeu vidéo Sacred 2. Attention, nous n'avons pas droit ici à un simple copier/coller: le titre (et l'album, donc) bénéficie d'une intro orchestrale du style grandiloquente, d'une durée ralongée dans le cœur du morceau ainsi qu'une outro orchestrale également, qui a pour défaut d'alourdir le tout, je trouve. Une bonne mise en bouche qui ne déstabilisera pas le « nouveau » fan de BG tant la transition avec A Twist in the Myth paraît simple. Mais réduire ce nouvel album à cette simple équation serait tellement évident pour un groupe qui ne nous a pas habitué à la simplicité depuis 1998...
      L'album se révèle être bien plus varié que son prédécesseur et pourrait en quelque sorte être considéré comme un Best Of de toute la carrière du groupe. Oui, oui, vous m'avez bien lu, de TOUTE la carrière du groupe, pour autant que la chose soit possible. Et là je vois les vieux fans aigris par tant d'expérimentations sur A Night at the Opera et par le côté linéaire et parfois peu inspiré d'A Twist in the Myth esquisser un léger sourire. Ils peuvent. BLIND GUARDIAN nous ressort du speed metal. Si, si. Du gros qui tâche avec Hansi qui pousse dans les aigus. Il n'y a qu'à écouter « Tanelorn (Into the Void) » dès la deuxième plage. Ce morceau, au titre plus qu'évocateur pour quiconque écoutait BG au début des années 90 est en quelque sorte un gros coup de pied dans la fourmilière. Pas du speed basique made in 80s, hein, mais un morceau plus qu'efficace qui sent la sueur. Un morceau ne vous suffit pas? Peste soit du mécontent! Qu'il écoute « Ride Into Obsession » alors! Pas assez? Je ne saurais trop lui conseiller de jeter une oreille sur le single, « A Voice in the Dark » dont le riff d'intro ne manquera pas de rappeler l'un des morceaux phares du groupe, à savoir « Valhalla ». (On remonte à 1989, là, quand même...) D'ailleurs, en parlant de morceau phare, il y a à parier que ce nouveau single restera un certain temps dans les setlists du groupe. Puissance, rapidité, chœurs sur le refrain, nous voilà clairement revenus au speed des débuts, mais avec les moyens d'aujourd'hui...
      Que le lecteur ne croit pas pourtant que cet album n'est qu'un pur retour au speed. J'ai parlé de Best Of du groupe, ce qui sous-entend de la ballade moyen-âgeuse. C'est le cas, avec « Curse My Name » ou encore « War of the Thrones (Piano) » (Il existe une autre version, acoustique, de ce titre sur le single sorti en juin de cette année). Le premier morceau cité montre une autre facette du groupe, une facette connue mais trop facilement oubliée qui leur aura donné leur surnom de « Bardes ». Un morceau d'une certaine finesse ou l'ultime partie se perd dans un enchevêtrement de voix qui rappelle le canon.
      Et enfin, quand on parle de BG, comment oublier les influences fantasy, ces influences qui auront fait enregistrer au groupe un album complet basé sur le Silmarillion de Tolkien? (L'album Nightfall In Middle-Earth, pour ne pas le citer) Ces influences sont ici présentes une fois de plus, alors qu'Hansi parlait de Moorcock notamment pour l'inspiration des paroles, c'est surtout du côté de la dernière piste qu'il faut lorgner. « Wheel of Time » : ce titre n'aura pas échappé aux connaisseurs et il est en effet inspiré par la célèbre saga écrite par Robert Jordan. Et BLIND GUARDIAN signe ici l'une des pièces les plus épiques (remember « And Then There Was Silence »?) de sa carrière, épaulée cette fois-ci, comme sur les orchestrations de « Sacred Worlds » par un véritable orchestre, une première pour le groupe. Quand je vous disais qu'ils avaient mis les moyens... Le morceau en lui-même termine l'album sur une note épique à souhait, que ça soit au niveau des chœurs ou de la structure même du titre... une note qu'on retrouvait dès les premières secondes de l'écoute.
      Un album parfait? Non, certainement pas. Déjà, il faut compter avec les morceaux qui n'arrivent pas à la cheville de ceux mentionnés ci-dessus. De bons morceaux, certes, mais un ton en-dessous, un peu dans la lignée de l'album précédent. Mais des morceaux qui trouvent quand même le moyen de titiller l'auditeur par un petit quelque chose. Je pense notamment à l'intro au piano de « Road of No Release », une mélodie simple mais touchante (Elle me rappelle le thème principal de Secret of Mana... encore une référence vidéoludique...) pour un morceau qui part un peu plus dans tous les sens ensuite. Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.

      En résumé? Sans doute l'un des meilleurs albums du groupe qui montre qu'il a su revenir aux choses plus simples et efficaces, en puisant dans ce qu'il a pu faire de meilleur dans sa carrière. Et que ceux qui pensent que je suis un peu large sur la note se disent que l'album précédent n'atteindrait que difficilement la note de 15 si je devais le chroniquer. Après l'avoir écouté, une chose est certaine, At The Edge of Time EST une des sorties majeures de 2010. Qu'on se le dise.

Par Thierry  
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