The Girl With The Raven Mask

    note   14,5/20

      line-up
    * Leif Edling - Basse
    * Marcus Jidell - Guitares
    * Lasse Sköld - Batterie
    * Jennie-Ann Smith - Chant
    * Carl Westholm - Claviers

      tracklist
    01. Girl With The Raven Mask -4:11
    02. The January Sea -7:55
    03. Pearls And Coffins -7:03
    04. Hypnotized -6:26
    05. Ghostlight -6:38
    06. Run Killer Run -5:18
    07. Iron Mule -5:50
    08. The Master Thief -6:37

"The Girl With The Raven Mask"

Sorti le 23 Octobre 2015 chez Nuclear Blast Records

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      Ça n'a pas été la joie lorsque Leif Edling, leader de Candlemass, annonça que le célèbre groupe de heavy/doom suédois ne ferait plus d'album après le départ de Robert Lowe (même s'ils continuent à tourner avec Mats Léven). Ce n'est pas pour autant que le bassiste a cessé toute activité discographique, car en dehors de Krux il souhaitait mettre en chantier un nouveau projet aux cotés d'anciens compagnons d'armes. Le line up se compose donc du batteur de Tiamat, du claviériste ayant participé à presque toutes les formations traversées par Leif, de Marcus Jidell (guitariste d'Evergrey, ex-Royal Hunt/Pain et bien d'autres) avec lequel il a cofondé Avatarium, et enfin de la femme de ce dernier au micro, ce qui est certainement le détail qui va le mieux aider à marginaliser ce projet des anciens groupes du bassiste. La réputation seule de ces musiciens auraient suffit à faire du premier album éponyme sorti en Novembre 2013 un succès, mais ça serait mal connaitre ces artistes de croire qu'ils se contenteraient de se reposer sur leurs lauriers. C'est donc encensé par la critique que le groupe met en chantier son second opus, à présent arrivé entre nos mains.

      Qu'il s'agisse de Candlemass, de Krux ou même d'Abstract Algebra, l'évidence saute aux oreilles: les instrumentations de chacun de ces groupes ont énormément de points communs, pour ne pas dire qu'elles sont quasiment identiques. Portée par les basses de Leif, les guitares lourdes se synchronisent avec elles sur un rythme heavy rock relativement pesant, le tout habillé de claviers pour un effet seventies assuré! Avatarium ne fait absolument pas exception à cette règle, reprenant tous les éléments qui faisaient le succès de ces formations, avec un penchant affirmé pour l'identité de Krux (seul projet encore actif dans le lot), voilà pourquoi je n’irai pas plus en profondeur à ce sujet. On retrouve d'ailleurs autant de similitudes dans les lignes de chant, avec l'énorme différence qu'elles sont interprétées par une femme. Jennie-Ann Smith possède un timbre tout à fait adapté à l'époque visée par la musique, qui se mélangerait sans problème avec le style de Blues Pills par exemple. Une fois encore, on retrouve une forte influence de Janis Joplin ou Grace Slick dans la mélancolie et le ton de son interprétation, avec toutefois moins de puissance.
      Parfois, on revient donc un peu plus loin dans le temps, à l'époque des beatniks et du LSD, des titres comme "Pearls And Coffins" ayant pu aisément se glisser dans la BO de Pulp Fiction. Pour ces moments de calmes atmosphériques, on sort les guitares non saturées mais cela reste occasionnel. Les habitudes plus ancrées dans la lourdeur et le poids mort que semble trainer le genre doom ne quittent pas trop souvent la structure des morceaux de ce disque, et peuvent parfois se désaccorder de Jennie-Ann. L'absence des performances dynamiques de ses prédécesseurs masculins créé selon moi un décalage important qui rend difficile d'accès la plupart des titres, les plus « metal » en tête de liste. Cependant, il s'agit tout autant de la force de ce projet comme j'ai pu le souligner dans l'introduction.

      Nous ne sommes pas devant une quatrième itération des « élucubrations doomesques » de Leif Edling, ce que l'on doit uniquement à la présence d'une frontwoman derrière le micro. Ce n'est certainement pas l'écriture automatique et récurrente du compositeur principal ni même l'intervention d'un guitariste habituellement plus diversifié dans ses participations qui change grand chose à la base musicale d'Avatarium. Le résultat est pourtant encore une fois à la hauteur des attentes que les accros au doom seventies, en particulier les fans de Leif, ont pu avoir à propos de cet héritier spirituel de Candlemass. Nous aurions gagné à découvrir un style moins mimétique utilisée d'album en album quel que soit le nom qui y est apposé, mais nous ne perdons toutefois rien à profiter de cette jeune entité ayant l’intérêt de garder Leif et sa bande proches des studios d’enregistrement, ce qui est déjà une bonne chose.

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