Khram

    note   13/20

      line-up
    * Masha "Scream" - chant
    * Sergei "Lazar" - guitare
    * Ruslan "Kniaz" - basse
    * Vladimir "Volk" - instruments ethniques
    * Andrey Ischenko - batterie

      tracklist
    01. Mantra (Intro) -3:51
    02. Shtorm -5:11
    03. Tseluya zhizn' -17:11
    04. Rebionok bez imeni -11:58
    05. Khram -9:50
    06. V pogonie za beloj ten'yu -9:15
    07. V ladonyah bogov -7:48
    08. Volchitsa -8:02
    09. Mantra (Outro) -0:54

"Khram"

Sorti le 19 Janvier 2018 chez Napalm Records

Site Officiel: www.arkona-russia.com
Facebook: www.facebook.com/arkonarussia


      Je n'ai pas bien compris ce qui est passé par la tête d'Arkona lorsqu'ils ont concocté Yav. Une soudaine envie de sortir de cette image guerrière brute qu'ils ont pourtant mis seize laborieuses années à se forger? Toujours est-il que cette nouvelle figure qu'ils ont dévoilée avec leur septième album ne m'a absolument pas poussé à suivre ce qu'il ont proposé deux ans plus tard avec Vozrozhdenie. Mais bon, ils vont bientôt passer avec Korpiklaani, Heidevolk et Trollfest par chez moi pour une soirée qui s'annonce mouvementée, alors il est peut-être temps de se mettre à jour et de voir s'il ont continué dans cette voie étrange où s'ils sont revenus à de plus raisonnables ambitions.

      Les petites pistes atmosphériques qui mettent dans une ambiance particulière en ouverture et en fermeture de disque, j'aime ça! Et "Mantra" fait parfaitement le job avec ces vocalises mystiques perpétrées par Masha, toujours un des éléments essentiels à l'identité du combo russe. Si "Shtorm" se montre aussi direct et rugueux que de plus anciennes compositions, on remarquera avec "Tseluya zhizn" et "Rebionok bez imeni" deux gros morceaux qui vont davantage s'inscrire dans la lignée progressive de cet opus qui m'avait laissé assez froid. Pourtant, on reste cette fois-ci sur une certaine agressivité héritée du milieu black metal pour une grande part de ces morceaux, même si malheureusement on ne peut pas éviter certains écarts comme ce pont dispensable exécuté au clavier (clin d'oeil à Varg Vikernes?) durant le 9ème minute de "Tseluya zhizn", vite rattrapé par un bon vieux blast des familles. Les vocalises déchirantes et viscérales de Masha correspondent bien mieux à ce type d'instrumentation qu'à des passages trop lisses, trop éloignés de l'ambiance païenne développée par Arkona. Même lorsqu'elle entonne son chant clair mélodique, on ne peut s'empêcher d'imaginer autre chose que des guerriers en tenue de combat, ce qui ne colle pas vraiment avec des synthés cheaps. En revanche, en ce qui concerne les cornemuses et les flûtes traditionnelles, vous pouvez vous en donner à coeur joie, c'est complètement adapté à l'ambiance! Il est normal que le groupe ne souhaite pas complètement se détourner de ce qu'il a mis en place avec Yav, tant qu'il n'en use pas à outrance et ne casse pas l'immersion dans cet univers folklorique qu'on apprécie tant.
      Pour revenir sur le sujet du black, malgré ces écarts que j'ai du mal à assimiler, le genre reste l'essence de toute la musique du groupe. Que ce soit sur des passages typiques à base de blasts et de trémolos, ou des moments moins percutants reposant surtout sur une aura malsaine et oppressante comme le fait si bien "Rebionok bez imeni", le black metal est quasiment partout. Même pour des titres très irréguliers comme ce "Khram" qui ne sait pas sur quel pied danser, ou cette intro au piano enchainée avec fluidité sur un classique blast/tremolo dans "V pogonie za beloj ten'yu" (avant un pont à la guitare acoustique qui en brise net l’effet, il fallait oser), les effluves noires savent bien se faire sentir.

      Cet album est une nouvelle fois un gros morceau difficile à appréhender tant il est massif et irrégulier! Nous disposons de sept véritables titres relativement longs (hors intro/outro, à une exception près) qui partent un peu dans tous les sens, pouvant passer d'une rythmique soutenue avec grosses guitares, illustration du désespoir, à un plan presque vide et très optimiste que nous n'attendions pas à cet endroit. Le seul élément qui ne semble pas changer avec le temps est l'intervention de la chanteuse vedette, et ce quelle que soit le type d'ambiance qui lui ai proposée pour poser sa voix (mention spéciale aux choeurs de "Volchitsa" qui en font une chanson envoûtante). Cela donne parfois lieu à des incohérences pas très agréables à écouter, alors que d'autres moments de bravoure sont encore à souligner sur cet album. Vraiment, il est difficile de résumer Khram et se savoir s'il pourrait plaire à un fan ou à un auditeur de passage; il va falloir vous en faire une idée par vous même!

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