Dreams Are Dead

    note   16,5/20

      line-up
    * Cyril Peglion (chant/guitare)
    * Guillaume Rossard (basse)
    * Niko Beleg (guitare)
    * Olivier Chene (batterie)

      tracklist
    01) Intro
    02) Watch us dying
    03) Rise and never fall
    04) Face in the Mirror
    05) Dreams are dead
    06) Inside the crowd
    07) Dreams end all days (instru.)
    08) Suffering for an answer
    09) Scar in our mind
    10) Days ends all dreams (instru.)

"Dreams Are Dead"

Sorti en Mai 2014 chez Great Dane Records

Facebook: www.facebook.com/pages/ARCANIA
Myspace: www.myspace.com/arcaniamusic


      Si Arcania existe depuis 1999, ce n'est que maintenant que j’apprends leur existence, alors que leur histoire pleine de rebondissements serait digne d'être adaptée en roman. Après la mort tragique de leur ami Gabriel (co-fondateur du groupe avec Cyril et Guillaume), l’équipe trouve le courage de continuer avec l'aide de Nicolas Alberny jusqu'à la réalisation de Sweet Angel Dust, leur premier album sorti en 2009. C'est l'incontournable David Potvin qui s'occupe de la production, leur donnant ainsi la puissance que leur thrash moderne nécessite et mérite. Malheureusement, Nicolas rejoint Gorod fin 2012, mais Niko de Pictured arrive à la rescousse juste à temps pour participer à la conception du second opus que voici. Ce ne sont bien sûr que les grandes lignes, l'important pour l'auditeur étant finalement la musique.

      À l'écoute de cet album, le nom de Machine Head me frappe littéralement au visage: ce thrash aussi agressif que mélodique, à la limite du death mélodique à la suédoise, c'est un cri d'amour ouvert à la scène américaine. Metallica et Slayer étant des références avouées pour les auteurs de ce disque, il est pourtant étonnant de ne retrouver que peu d'éléments du thrash d'antan, le choix du combo angevin s'étant plutôt porté sur un metal moderne plus net et harmonieux, à nouveau magnifié par le travail de Maitre Potvin, véritable magicien dans ce domaine. La scène contemporaine ne s'arrête donc plus à un style bien défini, mais se plait à piocher son inspiration ci et là pour se forger une image propre, une identité reconnaissable entre toutes. Et même si certains morceaux comme "Face in the Mirror" ou "Inside the crowd" ne manqueront pas de vous rappeler cette icone du metal français qu'est devenu Gojira, la voix de Cyril ressemblant comme une jumelle à celle de Jo Duplantier pour justifier davantage le parallèle, les penchants de chaque musiciens insufflés aux compositions élargissent bien plus que ça le spectre des sonorités. Notons en exemple l'amour éperdu que voue Olivier Chene pour les roulements de grosse caisse impromptus, alors que notre paire de guitariste favorise l'alternance rapide entre palm mute et notes plus coulantes tout en suivant leur frappeur de fûts à la baguette.
      Outre une introduction atmosphérique assez classique ainsi qu'une outro planante, toutes deux dignes de génériques de film, la pièce-maitresse de l'album "Dreams end all days" est également un instrumental aux airs de bande originale pour court-métrage à ambiance particulière. Sur presque onze minutes, il ne fallait pas tomber dans la démonstration trop facile pouvant facilement susciter la lassitude chez l'auditeur, et Arcania y est parvenu. Construit comme un titre progressif en trois chapitres, il laisse à chacun le loisir de s'exprimer même si la dominante est la guitare. Les cinq premières minutes pourraient faire office de promenade dans le plus pur style du groupe, alors qu'intervient la minute soft imposée par la guitare acoustique, brutalement interrompue par un break de batterie sauvage. La fin du morceau reprend le schéma du début, en plus agressif. De manière générale, la rythmique tape aussi dans tout ce qui se fait actuellement, du skank beat au blast, en passant par des structures plus traditionnelles, mais toujours très chargées. Il n'y a que peu de temps morts sur Dreams Are Dead, et aucune ballade ne viendra reposer vos oreilles, alors préparez-vous.

      Préparez-vous à passer sous le rouleau-compresseur Arcania, alliant finesse et brutalité comme peu de groupes français savent le faire. Il est évident que vous aurez l'impression d'avoir entendu certains plans chez d'autres acteurs du genre, comme je l'ai souligné au départ en citant les noms qui me venaient à l'esprit, mais il est clair que ça ne diminue en rien le mérite du groupe ayant su digérer puis régurgiter efficacement ses influences pour en faire un son contemporain à l'impact dévastateur. Pour tout vous avouer, ce n'est pas du tout le genre de metal vers lequel je me tourne d’accoutumé, préférant le charme de l’ancien aux nouveaux effets, mais je ne peux m'empêcher de reconnaitre en Arcania un talent indiscutable pour évoluer sans frein vers le sommet de la scène thrash actuelle. Vous allez bientôt en entendre parler croyez-moi, sinon je ne comprends plus rien!

link site