For All Kings

    note   16/20

      line-up
    * Joey Belladonna | chant
    * Frank Bello | basse
    * Charlie Benante | batterie
    * Jonathan Donais | guitare lead
    * Scott Ian | guitare rythmique

      tracklist
    01. Impaled -1:31
    02. You Gotta Believe -6:00
    03. Monster At The End -3:55
    04. For All Kings -5:00
    05. Breathing Lightning -5:37
    06. Breathing Out -0:55
    07. Suzerain -4:53
    08. Evil Twin -4:40
    09. Blood Eagle Wings -7:53
    10. Defend Avenge -5:13
    11. All Of Them Thieves -5:14
    12. This Battle Chose Us -4:53
    13. Zero Tolerance -3:48

"For All Kings"

Sorti le 26 Février 2016 chez Nuclear Blast Records

Site Officiel: www.anthrax.com
Facebook: www.facebook.com/anthrax


      Je fais parti de ces gens qui ne comprennent pas ce qu'Anthrax fout dans le Big Four, ni comment ils ont été associés à ce qu'on considère comme la première vague thrash aux USA, voire dans le monde. Déjà, ils sont comme qui dirait à l'exact opposé géographiquement des trois autres membres de cette association médiatique, plusieurs milliers de kilomètres et quelques dizaines d'états séparant la côte Est d'où ils sont issus et le front Ouest de la Bay Area. Les New Yorkais ont pourtant réussis à se dissocier du hardcore qui fait la fierté de leur ville natale pour aller se pavaner avec Metallica, Megadeth et Slayer avec un album de démarrage [Fistful of Metal, 1983] qui n'a plus grand chose à voir avec leur style actuel. Je vous passe les multiples changements de musiciens que la formation a subis au cours de son existence, sachant que du line up d'origine il ne reste plus que Scott Ian et Charlie Benante. Je pense aussi faire parti de la minorité en annonçant que les seuls albums trouvant réellement grâce à mes oreilles ont été ceux sur lesquels officiaient John Bush le chanteur mal aimé (surtout Volume 8), ainsi que le tout premier opus dont je garde précieusement un exemplaire en vinyle. Le plus récent Worship Music ne m'ayant laissé aucun souvenir, c'est donc avec une certaine appréhension que je m'attaque au douzième rejeton de leur discographie.

      Vous aurez peut-être deviné à travers ma déclaration à propos de John Bush que je ne porte pas plus que cela Joey Belladonna dans mon cœur, bien qu'il soit considéré comme le chanteur iconique du groupe, le succès d'Among the Living ayant amplement participé à assoir ce statut. Pourtant, je vais avoir le plaisir de constater que son timbre de voix autant que sa performance n'ont en aucun cas été un frein à mon appréciation positive de cet opus, bien au contraire pourrais-je même dire.
      On attaque, après une courte et sympathique intro, avec ce titre punchy et typiquement thrash qu'est "You Gotta Believe" rappelant ainsi en quoi ils ne sont pas si différents de leurs congénères du Gros 4. Tout le disque n'est bien entendu pas bâti sur un schéma identique, nous parlons encore d'Anthrax tout de même, mais la poignée de morceaux reprenant ainsi les codes de cette scène n'a pas du tout à rougir de ce que proposent les trois autres protagonistes dans le domaine. En marge de cela, nous avons également cette touche New Yorkaise presque hardcore propre à l'identité Anthrax qui accroche à "Monster At The End" & Co cette étiquette bien personnelle qu'on ne retrouve nulle part ailleurs. "Suzerain" devrait normalement botter votre cul avec élan si c'est l'aspect de leur musique que vous préférez. On peut regretter qu'Anthrax ne se soit pas autant investi dans le pur thrash que d'autres l'ont fait dans le passé, mais ils n'en demeurent pas moins détenteurs d'une image forte et unique qu'ils défendent encore admirablement aujourd'hui tout en plaçant de manière très naturelle ce qu'il faut de skank et de palm mute ("Evil Twin") pour donner le change. Pour en revenir à ce fameux Belladonna que les fidèles d'Anthrax semblent porter aux nus, il fait preuve ici d'un aplomb et d'une justesse qui ne trahissent pas son âge, à l'inverse par exemple d'un Steve Souza que moi j'adule mais dont je sens faiblir le souffle. Il faudra bien sûr attendre de les voir sur scène pour révéler ou non le subterfuge du passage en studio, mais pour l'heure le résultat est plus que satisfaisant, largement digne de ce que les instrumentistes fournissent derrière. Avec une petite pointe de prog' bien à eux sur une ou deux pistes plus longues comme "Blood Eagle Wings" ou "All Of Them Thieves", on arrête fissa de contester au combo sa position de tête d'affiche au sein du milieu metal en général.

      C'est en tout cas ce que je me suis décidé à faire à partir de maintenant! Même si le précédent opus n'avait pour moi rien d'aussi expressif que cette livraison toute fraiche, même si à l'avenir ils se révèlent incapables de maintenir une qualité au moins égale à celle-ci, l'ensemble de leur carrière cumulé à ce qu'ils ont réussi à obtenir cette année après tout ce temps écoulé et l'évolution de la scène qu'il préfigure force le respect. Je n'imaginais pas qu'Anthrax serait capable de rebondir ainsi dans mon estime alors qu'absolument rien ne l'annonçait depuis plusieurs années. Du coup, je vais attendre avec un peu plus d'impatience et de curiosité les dates estivales qui se profilent, gardant en mémoire l'impact immédiat qu'ont les titres de cet opus tout en guettant les vieux hits considérés par les fans comme incontournables.

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