Apocalypse

    note   15/20

      line-up
    * Alain « Bob » Germonville : chant
    * Matthieu Morand : guitare, orchestrations
    * Laura Kimpe : chant Latin
    * Pierre-Yves Martin : basse
    * Dirk Verbeuren : batterie
    * Shuguang Li : piano

      tracklist
    01. Kyrie (6'23)
    02. Offertorium (8'02)
    03. Sanctus (5'39)
    04. Agnus Dei (6'19)
    05. Lux Aeterna (6'53)
    06. In Paradisum (7'43)

"Apocalypse [Requiem]"

Sorti le 12 Mai 2017 chez Fantai'Zic/Absilone/SED

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      La Cène, c'était le point culminant du concept d'AkromA consistant à reprendre des thèmes religieux en les découpant par chapitres bien distincts et facilement identifiables: les 7 pêchés capitaux de Sept, les plaies d'Egypte de Seth, pour finir le plus naturellement du monde sur les 12 apôtres issus de notre Bible, accompagnant le Christ (pas tous^^) jusqu'à sa crucifixion après avoir partagé avec lui un dernier repas. Nous n'allons pas nous éloigner de la religion chrétienne avec ce quatrième opus traitant de l'apocalypse selon Saint Jean, ou plutôt St John puisque cette fois-ci les paroles sont intégralement écrites en anglais. Là où La Cène déployait une panoplie impressionnante d'invités prestigieux, on revient ici au plus simple appareil de la formation de base, accompagnée cependant par Shuguang Li au piano à quelques occasions, tandis que Dirk Verbeuren reprend la batterie à son compte. Après avoir effectué une rapide recherche sur internet, j'avoues avoir été incapable de relier le chapitrage de cet album avec les évènements d’une histoire que je méconnais, veuillez m'en excuser... Cependant et comme toujours, c'est la musique qui prime avant tout, et c'est essentiellement de cela dont nous allons parler.

      Pour un disque qui traite donc de l'apocalypse, on peut s'attendre à un déploiement de rage perpétuelle, « requiem d'une terre agonisante, majestueuse alternance entre atmosphère éthérée et déluge de violence » comme indiqué dans la description, et... C'est exactement ce que nous allons avoir durant les quarante-et-unes minutes qui suivront le pressage du logo triangulaire! Notre ami Dirk va martyriser comme jamais cette pauvre caisse claire pendant qu'il assènera en continu de furieux coups de pieds à une grosse caisse qui n'en demandait pas tant, ce de manière quasiment ininterrompue. Le black metal symphonique mâtiné de death constituant l'essence d'AkromA retourne à ses origines brutes et directes, sans pour autant oublier ce côté progressif installé par l'enchaînement de plans divers par leur rythmique mais toujours très denses dans leur forme ("Lux Aeterna"), en particulier grâce à ces murs de guitares bien massifs. L'aspect éthéré dont parlait la description est essentiellement apporté par l'intervention de la soprano Laura Kimpe, installant une dualité avec la voix criarde hyper agressive de Bob maintenant connue de tous, qui se fend parfois de vocalises gutturales donnant à quelques plans une teinte plus death comme sur "Agnus Dei". Cela s'avère cependant assez rare, et je trouve ça un peu dommage. Forcément, sans la présence des nombreuses voix qui jalonnaient La Cène, il aurait été sympathique de trouver plus de variations dans les vocalises de Bob, mais je pense que la volonté était de maintenir une certaine “pression perforante” sur tout l'album, pression que ses hurlements hystériques continus rendent plus réelle que jamais.

      Il en découle un album ayant développé sa propre ambiance une fois de plus, sa teinte sombre bien à lui, lui conférant une existence étroitement liée aux précédents opus par son concept et son style général fortement imprégnés de l'identité AkromA, mais également en marge de ceux-ci par sa construction différente et sa volonté de ne jamais nous laisser le temps de souffler, à de rares exceptions près. Prenant le contrepied de la démarche plus profonde de son prédécesseur, cet opus fonce dans le tas sans prévenir en conservant tout de même ces subtilités orchestrales et ces breaks faisant parties intégrantes de la signature AkromA. Une réussite de plus à accorder au crédit du bébé de Matthieu Morand et Alain Germonville, pour peu que vous soyez un minimum ouverts à leurs délires psychotiques!^^

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