Life

    note   17/20

      line-up
    * Stephan Forté - guitares, piano
    * Franck Hermanny - basse
    * Kelly Sundown Carpenter - chant
    * Kevin Codfert - claviers
    * Guillaume Bergiron - batterie
    * Mayline - Violon

      tracklist
    01. Life -9:22
    02. The Ladder -6:39
    03. Subrahmanya -6:55
    04. The Grand Spirit Voyage -6:10
    05. Darkness Machine -5:42
    06. I'll Possess You -5:47
    07. Secluded Within Myself -5:52
    08. Trippin' Away -6:06
    09. Torn -4:37

"Life"

Sorti le 26 Juillet 2017 chez Zeta Nemesis Records

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      Huit ans! Huit longues années que nous attendons un successeur à Archangels In Black que nombre d'entre nous ne pensait même jamais voir arriver! Vous allez pouvoir constater qu'il s'en est passé des choses pour Adagio durant ce lapse de temps. À commencer par un Christian Palin qu'il a fallu congédier en pleine tournée, Mats Léven prenant le relais et commençant même à travailler avec Stephan Forté sur le futur album. Celui-ci n'ira malheureusement pas plus loin que le stade de foetus, et nulles autres informations que celles concernant la carrière solo du guitariste [qui sortira The Shadows Compendium en 2011, puis Enigma Opera Black en 2014] ne filtreront plus après ça.
      C'est de cette campagne Indiegogo lancée au printemps 2016 que viendra l'espoir pour tous les fans: Stephan fait appel à eux pour financer la production du cinquième opus et ainsi s'affranchir des “structures labelistiques” habituelles, le sortant sur son propre label. Inutile de vous préciser que je me suis empressé de backer le projet! Et je ne regrette absolument pas d'avoir en parti permis que ce disque annoncé comme plus proche d'Underworld dans son approche voit le jour. Intrigués?

      Trop calme et progressif à mon goût, Underworld reste encore celui que j'apprécie le moins dans la discographie du combo montpelliérain, ce qui ne m'empêche pourtant pas de l'apprécier et d'en reconnaître les grandes qualités. Du coup, j'ai un peu flippé lorsque Stephan cita le deuxième opus comme une référence pour la suite de leurs aventures! Mais à peine vous entendrez les riffs de "Life" que vous comprendrez où le compositeur voulait en venir: il ne parlait en fait que de l'aspect progressif tout aussi poussé de ce disque, ainsi que de ces orchestrations encore plus exposées. Ces deux aspects, vous allez les retrouver sur le présent disque un poil remis au goût du jour, en particulier au niveau des guitares qui vont vous agresser sans détour! Dans cette optique, "Life" vous balance du djent bien radical dans la face, juste avant que la voix rentre-dedans et ultra puissante de Kelly “Civil War, ex-Beyond Twilight/Darkology/Outworld” Sundown ne finisse de mettre KO vos calmes espérances venues après le parallèle fait au sujet d'Underworld. C'est en tout cas ce qui s'est passé en une fraction de seconde pour moi. En revanche, que ce soit pour ce premier morceau ou la suite du disque, on va retrouver l'atmosphère sombre et la lourdeur inhérente à Archangels In Black ainsi qu'à Dominate, l'oppression constante que constitue la voix de Kelly y étant pour beaucoup en comparaison des voix plus claires et lisses de Gus Monsanto et Christian Palin.
      Maintenant que le décor est posé, on va pouvoir en approfondir un peu le déroulement. En opposition à un titre incisif mais prog' comme l'ouverture l'a été, on enchaine sur ce "The Ladder" qui rappellera l'influence de grands du prog' US comme Symphony X avec cet enchainement de plans irréguliers effectivement cousins peu éloignés de ceux qu'on pouvait entendre sur le second opus. Ce pont alternant basse et guitare sur un solo de clavier très seventies en est l'illustration parfaite. On peut presque découper la tracklist en deux catégories: les morceaux très rythmiques qui pilonnent comme "Life", "Subrahmanya" ou encore "Darkness Machine", opposés aux pièces plus légères et mélodiques comme "The Ladder", "The Grand Spirit Voyage", la power ballade "I'll Possess You" ou "Secluded Within Myself", sans que le rapprochement d'une de ces catégories assez générales n'empêche l’incursion d'éléments de l'autre bien entendu.
      On termine en revanche sur une note de douceur et de simplicité inattendue avec un "Trippin' Away" porté par un piano mélancolique, et un "Torn" plus régulier que ce que propose le reste de l'album, morceau final qu'on sent effectivement issu de sessions plus anciennes comme il a été annoncé dans le communiqué officiel.

      Je suis plus que satisfait de ce résultat après avoir espéré aussi longtemps des nouvelles de ce porte-étendard du heavy prog' symphonique français qu'est Adagio! Moi qui m'attendais après les annonces d'orientation à quelque chose de plus posé, de plus focalisé sur des ambiances éthérées et des plans techniques à rallonge, je me retrouve une cinquième fois avec une excellente et surprenante offrande entre les mains! Rares sont les formations capables de se réinventer de la sorte à chaque apparition discographique comme le fait sans faille l'entité hexagonale depuis dix-sept ans, chacunes des cinq plaques de marbre en pavant le chemin disposant de ses propres attraits, de sa propre identité, tout en jouant avec les codes instaurés par Stephan Forté depuis le fantastique Sanctus Ignis qui les a exposé aux yeux du monde. Des perles nationales comme celle-ci, on souhaiterait en voir émerger plus souvent!