The Divine Triumph

      line-up
    * FRED: chant
    * JEROME: basse, guitare
    * RAF: batterie

      tracklist
    01. L’Ascension des Abysses
    02. Omnes Tenebrae
    03. Road To Nowhere
    04. Broken Eyes
    05. Between Worlds
    06. Tristis Unda
    07. Sanity Falls
    08. The Divine Triumph
    09. Fleshcell
    10. Beyond Depths
    11. Sleeping Shores

"The Divine Triumph"

Sorti le 24 Août 2018 chez Jive Epic/Sony Music

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      On ne va pas arrêter de mettre notre scène nationale en lumière avec toutes ces pépites qui débarquent en ce moment! Entre les retours gagnants qu'on ne compte plus et les nouveaux projets prometteurs comme Freitot qui apparaissent, il y a de quoi être fier de soutenir la scène française. Depuis II The Maelstrom en 2015, j'ai pu ajouter A.c.o.D à cette liste qui dépote dans le registre black/thrash mélodique flirtant en quelques occasions avec le death typé Göteborg. Je suis assez triste de ne pas entendre plus souvent parler de ce groupe dans les discussions ciblées metal malgré leur douze années d'existence, mais ce n'est pas très étonnant au regard de notre environnement musical encore trop frileux au sujet de nos représentants. Du coup, je suis ravi de vous parler maintenant de leur quatrième album, en croisant les doigts pour que l'information soit diffusée au maximum.

      Car sans surprise, ce disque vaut largement qu'on lui fasse une grosse publicité! À commencer par une production impeccable inscrite dans la modernité, une entité bien actuelle en somme. L'intro épique et guerrière "L’Ascension des Abysses" suit ce même précepte en présentant le disque de manière symphonique avant que ne soient lâchés les chiens de guerre avec "Omnes Tenebrae", entrant directement dans le vif du sujet. On note dès le départ un franchissement de palier en matière d'agressivité et de lourdeur, faisant osciller leur musique entre le black/thrash revendiqué et le death. Les codes du black metal souvent entretenus par les trémolos et les blast se disputent les cavalcades du thrash, le chant de Fred lui-même se situant très exactement entre les deux genres à grand renfort de doublage de ligne vocale. Les samples poursuivent leur travail d'accompagnement de façon permanente mais toujours en retrait, à l'exception de quelques ponts plus ambiants intervenant au sein de nombreux titres, ou tout simplement sur des passages aux riffs atténués comme dans "Road To Nowhere" ou "Tristis Unda", sans oublier une poignées d'introductions à l'image de celle de "Broken Eyes".
      Les moments de calmes sont plus que rares, et pourtant l'alternance de divers patterns rythmiques allant du blast au roulement de grosse caisse soutenu en passant par du skank beat ou un tempo plus posé nous interdit de nous endormir durant les 53 minutes de l'écoute. Parfois, il nous arrive de reconnaître quelques références plus évidentes, comme l'influence qu'a pu avoir SepticFlesh sur les breaks de "Between Worlds", ou globalement un chant qui rappellera peut-être Tomas Lindberg aux fans d'At The Gates. Le morceau "Fleshcell" peut être qualifié de pause si on prend en compte son tempo largement ralenti façon doom, comme pour nous préparer aux deux dernières pièces du disque. "Sleeping Shores" en est d'ailleurs le coup de masse ultime avec ses 8 minutes de sauvagerie orchestrale contenant son lot de ponts atmosphériques, comme ce solo de piano inattendu à 4'30. Une fin digne de cette épopée!

      Je l'avais annoncée sans traîner: c'est une réussite! Ce quatrième opus reprend les éléments personnels exposés par A.c.o.D sur sa première trilogie tout en continuant de les bonifier, de les poncer, de les modeler, sans oublier de rajouter un peu de matière neuve de temps en temps. Si on parvient à associer leur musique à une paire de formations honorables par moment, ce n'est jamais de la régurgitation gratuite ou de la simple copie. Et même dans ces cas plutôt rares, la discrétion et la personnalisation sont toujours de mise. Bien sûr, A.c.o.D ne renie aucune des traditions qui ont mené le black et le thrash sains et saufs jusqu'à notre époque, mais ils ont été capables de développer leur propre identité à partir de bases déjà solides qu'on espère inaltérables.

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