TerrorVision

      line-up
    * Sven De Caluwe: Gurgloroth
    * Mendel Bij De Leij:
              Flesh Upon The Razor Wire
    * Stefano Franceschini: Nocturnal Pulse
    * Ken Bedene: Hymen Blaster
    * Ian Jekelis: Immaculate Resection

      tracklist
    01. Lasciate Ogne Speranza -0:54
    02. TerrorVision -4:33
    03. Farewell to the Flesh -4:41
    04. Vespertine Decay -6:00
    05. Squalor Opera -4:01
    06. Visceral Despondency -3:32
    07. Deep Red -3:20
    08. Exquisite Covinous Drama -5:01
    09. Altro Inferno -4:49
    10. A Whore D'oeuvre Macabre -3:01
    11. The Final Absolution -5:07
    12. Bathos -4:17
    13. Fallacious Crescendo -3:43

"TerrorVision"

Sorti le 21 Septembre 2018 chez Nuclear Blast Records

Facebook: www.facebook.com/Abortedofficial
Site Officiel: www.goremageddon.be


      Eh bien, il aura fallu du temps pour qu'Aborted dispose de sa tribune dans nos pages! Pourtant, les belges font office de sommités en matière de death metal, que ce soit dans leur pays ou dans le reste du monde. Fondé par le chanteur Sven De Caluwé en 1995, seul membre d'origine encore présent au sein de la formation, il faudra attendre trois ans avant que leur premier méfait discographique incarné par la démo The Necrotorous Chronicles suivi par leur premier LP The Purity of Perversion l'année suivante ne leur permettent de se faire remarquer par Listenable Records. Huit albums studio [dont Retrogore en 2016 est le plus récent passage] et une foultitude de concerts plus tard, leur dixième colis vient aujourd'hui provoquer cette nouvelle déflagration qu'attend tout accro au metal brutal et technique digne de ce nom.
      Comme beaucoup d'amateur de metal généraliste souhaitant élargir ses connaissances en matière de metal extrême, j'ai suivi avec intérêt la carrière et surtout la montée en puissance d'Aborted relayée avec attention par la scène française, d'autant plus que plusieurs musiciens de chez nous ont appartenu à son line up à un moment ou à un autre (vive Olivia Scemama!). Histoire de me remettre à la page avant leur futur passage à Nantes à la fin du mois d'Octobre, je me suis réécouté ceux que je possédais, à savoir Goremageddon et The Archaic Abattoir, qui ont très bien vieillis. En revanche, je n'ai pas eu l'occasion d'écouter tout ce qui est sorti après 2012 et Global Flatline, je vais donc manquer de points de comparaison avec le dernier album en date: Retrogore [2016]. En revanche, je suis suffisament calé sur la première moitié de leur discographie pour me rendre compte que leur son a finalement très peu évolué en trente-trois années d'activité!

      Se reposant essentiellement sur des thèmes récurrents dans le death metal, à savoir la Mort, la violence dans la société et autres sujets tournant autour d'événements peu joyeux de la vie, cela se retranscrit par un style death metal à la fois très brutal et extrêmement clean et précis, le côté technique et chargé de la rythmique étant très important pour eux et donc parfaitement exposé dans le mixage. On pense souvent reconnaître plusieurs thèmes de films/séries d'Horreur audiovisuels mais il s'agit en fait d'une réutilisation de ces codes pour rendre cette atmosphère aussi oppressante que possible (le plus souvent à l’aide d’intros comme celle du disque ou de The Final Absolution), ce qui est un succès!
      L'autre élément caractéristique de l'entité est l'utilisation de deux types de vocalises principalement: un growl bien profond à la limite du pig scream type grind, couplé avec des hurlements hardcore hyper nerveux que d'habitude je ne supporte pas mais qui ne sont ici utilisés que pour la moitié des lignes de chant. Voilà en gros à quoi s'attendre lorsqu'on se confronte à un album d'Aborted, et c'est exactement ce que ce dixième opus propose lui aussi, comme s'il avait été composé voire enregistré à la fin des années 90 comme les plus anciens, la modernité de la production en plus (et encore, ce n’est pas non plus flagrant).

      Aborted n'a absolument pas l'intention de changer de route alors qu'il a reçu les éloges d'un public plus que favorable à sa musique pratiquement dès le début de sa carrière, au moment où la fougue et l'inexpérience de la jeunesse guident encore la main et l'esprit des musiciens. C'est certainement en conservant cette authenticité et cette sincérité dans sa démarche que le combo de Beveren a su à la fois satisfaire ses premiers adorateurs et attirer l'attention d'auditeurs curieux toujours plus avides de gros son bien agressif et bien lourd. Aborted parvient encore maintenant à faire efficacement le pont entre la scène old school et la scène moderne sans se dénaturer après autant de temps sur les routes et dans les studios, ce qui mérite nos applaudissements ainsi que notre soutien.

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